L’impact du mode de scrutin sur la vie locale
Renforcer ou limiter la pluralité politique ?
Le mode de scrutin à deux tours envoie un double signal :
- Il donne une prime à la liste arrivée en tête (majorités stables, exécutif « fort »),
- mais il permet à des groupes minoritaires d’exister et de s’exprimer (tous les groupes ayant franchi 5 % des suffrages siègent).
Dans les faits, le conseil municipal ou métropolitain accueille donc une diversité politique plus subtile que ne le laisse penser le simple duel majorité/opposition. Un exemple : lors des dernières élections à la Métropole de Lyon, ce sont 8 groupes politiques différents qui composent le conseil métropolitain.
L’enjeu de la participation électorale
Reste la question – essentielle – de la participation : lors des municipales de 2020 à Lyon, la participation n’a pas dépassé 41 % au second tour, un niveau historiquement bas pourtant dans un contexte inédit de crise sanitaire (source : Ministère de l’Intérieur).
Or, la légitimité du conseil dépend directement de ce taux de participation : le mode de scrutin favorise certes le pluralisme, mais il ne pallie pas à lui seul la crise de confiance ou l’éloignement entre élus et citoyens.
Le cas des nouveaux arrivants et des étrangers
À noter que seules les personnes inscrites sur les listes électorales peuvent participer au scrutin, parmi lesquelles certaines nationalités européennes résidant légalement en France : à Lyon, les ressortissants européens représentent environ 10 % de la population totale, mais seuls 2 % d’entre eux sont inscrits sur les listes au dernier recensement connu (source : INSEE, ville de Lyon). Ce décalage interroge la capacité d’inclusion électorale de l’échelon local.